La publication de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2024 par Transparency International révèle une dégradation alarmante et inédite de la situation française. La France tombant à la 25ème position, dix rangs derrière l’Allemagne, pour atteindre un score de 67. Cette baisse, sans précédent depuis la création de l’indice en 1995, met en lumière des failles structurelles dans la lutte contre la corruption. Le constat de Transparency International est sans appel : la France risque de perdre le contrôle de la corruption. L’IPC s’appuie sur 13 sources de données qui recueillent les avis d’experts et de dirigeants d’entreprise à travers le monde sur divers comportements corruptibles dans le secteur public. Il constitue un outil unique à l’échelle internationale pour analyser la corruption dans plus de 180 pays. Elle place la France en dessous de la moyenne des pays catégorisés comme pleinement démocratiques (indice moyen de 73) ainsi que celle des Etats qui présentent un espace civique ouvert (indice moyen de 70). La perception de la corruption en France découle en partie de la représentation des Français vis-à-vis des décideurs politiques. L’exécutif paraît avoir définitivement renoncé aux promesses, pourtant louables, de 2017 concernant la construction d’une République exemplaire. Le nombre de Ministres et députés mis en examen et leur maintien ldans leurs fonctions, les manœuvres et associations politiques contre nature, la remise en question des règles de non-cumul des mandats, l’instabilité politique qui a marquée l’année 2024, la toute puissance des lobbies, n’aident pas à donner un blanc-seing au pouvoir en place. La corruption s’est imposée dans les débats en lien avec la lutte contre le narcotrafic, visibilisant les risques de pénétration de la criminalité organisée dans la sphère publique. Pour sa part, le très médiatique scandale Nestlé-Waters a révélé les implications concrètes pour la santé des consommateurs et l’environnement de pratiques corruptives. Nous souffrons d’un manque criant de moyens alloués à la justice et d’une politique publique de lutte contre la corruption qui semble bien limitée. Les ressources allouées au PNF (Parquet National Financier) restent notoirement insuffisantes. L’indépendance du Parquet pasdoit aligner le statut de ses magistrats sur celui des magistrats du siège. Il faudrait obliger les parlementaires, les membres du gouvernement et leurs conseillers à rendre publics leurs rendez-vous avec les groupes d’intérêt (lobbies). Les affaires liées aux ministres et conseillers d’Emmanuel Macron pour offrent un bon échantillonnage des progrès à réaliser. Médiapart a pointé du doigt les 26 ministres ou proches collaboratrices ou collaborateurs d’Emmanuel Macron impliqués dans des affaires politico-financières depuis 2017. Kohler, Dati, Bergé, Tabarot, Le Maire, Firmin Le Bodo, Schiappa, Dupont‑Moretti, Delevoye, Blanquer, Benalla, Ferrand,… Et tant d’autres. Tu parles d’une république exemplaire !